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mercredi 7 décembre 2011

De McDo à Rolls-Royce, ces poids lourds qui défient la crise et s'envolent en Bourse

IBM, McDonald's, Diageo, Unilever, Rolls-Royce... Malgré la crise qui s'accentue, une série de groupes européens et américains sont en pleine forme. Nombre d'entre eux sont au plus haut de leur histoire en Bourse. Décryptage.



Les dirigeants d'Airgas ont remporté leur pari. L'an dernier, ce producteur américain de gaz industriels avait tout fait pour bloquer l'OPA lancée par son concurrent Air Products. Le groupe affirmait pouvoir rester indépendant et poursuivre sa croissance, bien plus rapide que celle de son rival. En février dernier, celui-ci a effectivement lâché prise. Le cours d'Airgas ne s'est pas écroulé pour autant. Mieux : il a vite repris son ascension, dépassé le prix offert par Air Products et bat depuis record sur record. C'est « une histoire de croissance unique », applaudit Goldman Sachs.
Unique ? Airgas n'est en réalité pas si exceptionnel. Alors que la crise financière se propage à l'économie réelle, que la récession menace de nombreux pays occidentaux, que l'expansion ralentit en Chine, une série de grandes entreprises américaines et européennes s'affichent malgré tout au mieux de leur forme. Et culminent en Bourse.
Ces derniers jours, les actions d'IBM, McDonald's, Unilever, General Mills, Visa, celles des cigarettiers BAT et Philip Morris, des groupes de spiritueux Diageo et Brown-Forman, ou encore du spécialiste des moteurs d'avion Rolls-Royce ont ainsi atteint leur plus haut niveau historique. Avec parfois de très fortes hausses : le pétrolier américain Cabot a par exemple bondi de 126 % à Wall Street depuis le début de l'année, alors que l'indice S&P des 500 plus grandes valeurs américaines restait, lui, désespérément étale.
Quels sont les secrets de ces entreprises qui défient la conjoncture ? Il y en a au moins quatre.

La solidité des poids lourds

Dans la tourmente actuelle, les multinationales s'en sortent bien. Elles ont profité de la crise de 2008-2009 pour réduire leurs coûts et se renforcer dans les pays émergents. Ils en tirent aujourd'hui les bénéfices. A l'image d'AB Inbev qui, avec ses 14 marques de bière dépassant chacune 1 milliard de dollars de ventes par an, est porté par la soif de consommation des Chinois, des Brésiliens, etc. Mais « aux Etats-Unis comme en Europe, la bonne santé financière des grosses entreprises masque en réalité la situation des PME qui souffrent », soulignent les analystes de Natixis dans une note publiée hier.

L'Amérique d'abord

Dans la liste des records boursiers des derniers jours figurent avant tout des valeurs américaines. L'Europe fait plus pâle figure. Et aucun des champions français n'est actuellement au sommet. La faute à la crise de la dette en Europe, qui y pénalise les marchés boursiers. Mais cette contre-performance reflète aussi des résultats financiers plus ternes de ce côté-ci de l'Atlantique, du fait notamment de l'atonie de la consommation. Ces trois derniers mois, les groupes américains ont vu leurs ventes progresser en moyenne 2 fois plus vite que ceux d'Europe de l'Ouest. Et leurs profits ont grimpé de 22 %, quand ceux des entreprises européennes baissaient de presque autant.

Des produits qui résistent

La liste des groupes qui ont le plus la cote correspond largement à celle des produits et services pas ou peu touchés par la crise. Des exemples ? Le tabac, dont tous les leaders atteignent des records en Bourse, dans la mesure où ils parviennent à compenser la baisse des volumes dans les pays industrialisés par des relèvements de prix réguliers et des percées dans les zones émergentes. La santé, avec des groupes comme le laboratoire britannique Shire et le spécialiste américain de l'assurance-santé Humana. L'aéronautique, avec Rolls-Royce. Ou encore le pétrole et le gaz de schiste : son développement en Amérique du Nord fait la fortune des Cabot, Oneok et autres.

Les « spécial grisaille »

Paradoxalement, certains groupes sont même portés par la crise, parce que leurs produits à petits prix sont adaptés aux périodes de rigueur. C'est le cas de McDo, mais aussi, dans une certaine mesure, d'Unilever ou encore de General Mills, qui met actuellement l'accent sur ses yaourts Yoplait à 0,71 dollar et ses boîtes de céréales Cherios à 0,26 dollar pièce. Même logique à la base du succès des magasins de vêtements discount TJX et Ross Stores, qui ont tous les deux signé des records historiques cette semaine en Bourse.
Source et remerciements à : Les Echos

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